A peine arrivé chez moi, j'avale mon dîner en vitesse et monte m'installer. J'ouvre la fenêtre. Il fait bon. Il fait nuit. Elle ne devrait pas tarder.
J'effectue un peu de rangement de façon plus ou moins inconsciente. Je ne veux pas écouter de musique, mais je ne veut pas non plus de silence. J'enfile donc mon casque et écoute une radio d'ambient. Ma fenêtre est grande ouverte. Il fait bon.
Elle ne devrait pas tarder.
J'éteins mon écran.
Je me tourne vers l'extérieur.
Je ferme les yeux.
Elle rentre sans un bruit, mais je peux sentir sa présence. C'est comme si elle venait d'apparaître.
Un courant d'air pénètre la chambre. Il fait bon.
Je la sens s'approcher. Je sais qu'il ne s'agit là que de mon imagination, mais je ne cherche pas à réagir. Je ne veux pas réagir. Je lui laisse m'adresser la parole.
"Excuse-moi".
Ce ne peut-être que mon imagination.
"Je me suis trompée".
- Jamais tu ne me dirai un truc pareil. Quand je t'ai perdue, tu semblais le regretter et pourtant tu ne m'a jamais dis comment me rattraper. Parce que tu ne regrettais rien en fin de compte.
- Allez... fais pas la tête..."
Elle essaye de m'embrasser pour me consoler mais je rouvre les yeux, prêt à fondre en larmes, convaincu que si elle me le demandait réellement, je n'hésiterais probablement pas à me jeter à ses pieds...
Elle est apparue pendant que j'avais les yeux fermés. Majestueuse à son habitude. J'ai l'impression que ce soir elle s'est vêtue pour sortir. Mon regard ne peut que s'y perdre. N'importe quel regard s'y perdrait. Si belle et pourtant si seule ? Sa présence imposante est renforcée par le vide tout autour d'elle. Mais n'est-ce pas injuste ? Ne peut-on donc pas resplendir de mille-feux sans pour autant se retrouver seul ?
Une heure passe. Elle défile. Lentement. Occultant de son éclat les étoiles alentour.
Je ne sors de ma rêverie que lorsque les nuages viennent la couvrir.
Plutôt que de m'apaiser, mon observation n'a réussi qu'à m'embrouiller un peu plus. Je ne sais plus où j'en suis, ni trop vers qui me tourner.
Ce soir, j'aurais essayé de me tourner vers la lune. Elle n'est plus aussi blonde que toute à l'heure. Le vent vient courir sur ma peau.
Il fait bon.
Je referme la fenêtre.
lundi 19 mai 2008
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