Prends garde, voyageur qui vient ici pour se distraire, à ne pas interpréter ce post à la légère. En effet, c'est une banal accès de mélancolie qui me pousse à poster ce texte à la vue de tous et non pas une dépression telle que celle qui m'avait poussé à l'écrire.
Disons que c'est une "envie d'écrire avec un sens caché", bien que le texte n'ai pas été écrit récemment...
Je commence donc.
"Il est étrange de voir à quel point le concept est à la fois physique et psychique, et comme les deux se rejoignent atrocement. La douleur physique engendre une douleur psychique plus ou moins importante, susceptible de devenir un traumatisme, une névrose. La douleur psychique, elle, ronge le corps plus lentement. Si vous étiez enrhumé, alors vous attraperez la grippe. Si vous étiez cancéreux, alors elle pousse au suicide, au dépérissement, au laisser-aller. Il n'y a pas pire que cette forme de douleur.
C'est la douleur qui amène les pleurs. Parfois apaisants, ils peuvent aussi être douloureux au point qu'on souhaite en finir. Les "sanglots déchirants" sont des pleurs si profonds qu'ils nous déchirent l'âme, la gorge, le cœur tout entier, et ceux qui nous entourent. C'est quand on découvre que l'on est capable d'éprouver de telles douleurs qu'elle sont les plus virulentes.
Les animaux de chair et de sang, si ils sont plus vulnérables aux agressions extérieures, y sont aussi plus habitués. Par conséquent, la chair abimée cicatrisera plus vite, elle développera des défenses naturelles... Toutefois, que la carapace d'un animal se brise, qu'une seule lance parvienne à la percer pour fouailler dans ses chairs les plus profondes, et les dégâts seront irréversibles.
Il en va de même pour l'esprit. Les humains s'entourent tous d'une sorte de carapace psychique qui les protègent des agressions extérieures. Ils peuvent ainsi ignorer sans remord les massacres de la guerre, les films de torture, le clodo en train d'agoniser sur le coin le plus pourri du trottoir. Comme pour le corps, plus la carapace est épaisse et résistante, plus les dégâts seront importants en cas de brèche.
Rien n'apaise dans ces cas là : les pleurs, la rage, la colère, le pardon, ni même le délicieux oubli du sommeil. Plutôt que de sombrer progressivement, on chute d'une telle hauteur que cela parait sans fin. Pendant la chute évidemment, on ne comprends pas trop ce qui arrive. Ou plutôt, tout est clair comme de l'eau de roche, mais on refuse de le comprendre. Les informations nous tournent autour, tentent de nous pénétrer pour déverser leur acide corrosif sur nos zones les plus sensibles. Seulement elles n'y arrivent pas : on le refuse. Seul l'arrivée du sol à grande vitesse mettrais fin à cet espèce de tourment, simplement le sol s'éloigne à mesure que l'on s'en rapproche. Les corps est torturé, et cri au cerveau d'accepter la défaite une bonne fois pour toute. Il ne peut plus, il ne doit plus y avoir de combat.
C'est une fois que l'on a accepté d'affronter la vérité en face que le sol cesse de s'éloigner. La bulle explose, et l'on est agressé de toute part sans merci. C'est une bataille à mort dans laquelle on ne lutte pas. Dans laquelle on ne peut pas lutter.
Une fois que tout est terminée, une éternité plus tard, on n'est plus qu'enveloppe sans vie, vieux torchon laissé là, lessivé, paré pour l'essorage. Un cadavre laissé aux charognards. Etait-ce vraiment une solution de s'ouvrir ? De laisser la carapace s'ébrécher et d'en souffrir autant ?
Plus la chute est haute, plus les dommages sont importants ; plus les dommages sont importants, plus la douleur est intense, vive, vicieuse, pernicieuse, et violente ; plus on repousse l'acceptation, plus la chute est haute. Certains n'en reviennent jamais.
La boucle est bouclée."
mardi 6 mai 2008
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