lundi 8 décembre 2008

Songe éveillé...

Un instant elle est là. Puis elle disparaît sans rien dire, alors que je pensais enfin m'en saisir. Fluctuante, irrégulière, le contour flou d'une cavalière, lancée dans une sarabande avec les partenaires qu'elle chevauche. Un brève pensée la matérialise à nouveau, puis elle vole en éclats, de rire, de peine, de joie. Moqueuse.
Des remous apaisants se font entendre. Me calmer pour mieux l'appréhender. Ne pas la regarder de face, à la façon d'une étoile. Autrement, elle disparaîtra. Je le sais, mais la tâche est tout sauf aisée. Aux remous s'ajoute le doux clapotis des flaques. Puis la pluie qui de nuit ennuie le malheureux passant qui, faute de parapluie, rentre chez lui en courant.
Une pluie régulière, fine, constante. Celle qui nous donne la sensation d'exister. Celle qui nous donne l'occasion de nous dresser comment un rempart, ne serait-ce qu'entre le sol que l'on foule et la goutte en train de chuter. L'occasion de nous dresser en réceptacle, la gorge tendue, bouche grande ouverte comme après l'orgasme, pour accueillir la semence sans-cesse filtrée de notre terre-mère.
Cette pluie piquante, exaltante, qui nous donne la sensation de vivre.
Non.
Qui nous rappelle la sensation de vivre.

Mes pensées égarées, elle gagne une fois de plus la partie, me perdant sans cesse dans cet inextricable labyrinthe dans lequel j'ai un jour pénétré sans fil d'Arianne.
Ni même sans un foutu GPS.
Bordel de merde.

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