mardi 5 août 2008

Une impulsion.

Une radio de musique ambiante sur le net. La fenêtre grande ouverte devant laquelle un ventilateur viens happer l'air extérieur afin de m'en faire profiter. Luminosité réduite. La lecture d'une histoire. Une irrépressible envie d'écrire. Qu'importe quoi.

Je ferme les yeux. Je suis dans ma lande battue par les vents. Le ciel est chargé de nuages épais, énormes, sombres, charriés comme d'immenses vaisseaux a travers le ciel. Il ne fait pas nuit. Je suis vêtu d'habits d'un tissu léger, ample, trop grands pour moi. Un courant d'air. Non, plus un courant d'air, mais une véritable vague. Sans m'emporter, elle se fait sentir. Elle est présente, réconfortante, enveloppante. Le vert riche et lumineux de l'étendue d'herbe vallonnée contraste avec la noirceur du ciel.

L'air porte une forte odeur d'humidité, mais il ne pleuvra pas. J'inspire. Longuement. Comme si j'avais la capacité de le faire indéfiniment. J'en ai la capacité. Je relève les yeux.

Souvenir. As-tu déjà vu un spectacle plus joli que le ciel ? La question était innocente.

Aujourd'hui encore je cherche la réponse.

Un levé de soleil. Le ciel, est d'encre foncée. Il s'éclaircit doucement à l'horizon, laissant entrevoir de grands champs de nuages labourés, dont le point de fuite semble être le soleil encore masqué par la courbure de la planète. Les nuages les plus proches de la ligne d'horizon se teintent lentement d'indigo. Comme si un pot d'encre venait de se renverser, la couleur se transmet aux autres nuages, qui l'absorbent petit à petit. Alors que les nuages les plus proches commencent seulement à apparaître, à l'horizon l'indigo vire au rose. Et le cycle continue. Du rose on atteint un orange doux, laiteux, qui devient petit à petit jaune pâle.
Et le soleil se montre. Discret et pourtant majestueux. Il s'agit de la touche finale d'un tableau de maître. Partant du soleil, un explosion de couleur embrasse le ciel et les nuages dans un dégradé sublime.
Chaque matin.

Le ciel est parfaitement dégagé. Pas une lumière artificielle à l'horizon et pourtant
on y voit comme en plein jour. Les yeux levés on ne peut s'empêcher de défaillir en apercevant les étoiles. Une longue trainée laiteuse traverse les cieux de part en part. Il ne s'agit pas d'un nuage, mais de la voie lactée. Un bras de notre galaxie, visible par cette immense fenêtre qu'est le ciel. Telle l'aile d'un avion visible au travers d'un hublot. Mais cet avion aux dimensions gigantesques nous transporte à sa manière dans cet immense espace qu'est l'univers. Et ce voyage est éternel. Et entre nous et ce bras, des myriades, des centaines de millions de petits points lumineux de différentes couleurs visibles par la simple magie de notre œil nu.
Chaque nuit.

De retour dans ma lande, je contemple à nouveau un ciel phénoménal. D'immenses nuages sombres le remplissent, et ces nuages sont parcourus d'éclairs. La lumière est irréelle. L'ambiance, provoqué par ce contraste entre le vert saturé de l'herbe et le noir du ciel est irréelle. Ces éclairs qui épousent les formes des nuages d'un bout à l'autre de l'horizon semblent irréels. Et quand ils ne se déplacent pas de nuage en nuage, ils relient la terre au ciel, le calme au chaos, dans un bref éclat violacé qui reste pourtant visible plusieurs secondes. D'abord réel, puis illusoire. Ephémère.

As-tu déjà vu un spectacle plus joli que le ciel ? La question était innocente.

Aujourd'hui je n'en cherche plus la réponse. Son sommeil, son calme éveil, sa furie. Je n'ai jamais rien vu et ne verrai jamais rien de plus beau et de plus grandiose qu'un spectacle offert par le ciel.

Je regarde une dernière fois tout autour de moi. Le vent retombe.

C'est la minuterie du ventilateur qui est arrivée à son terme. Je rouvre les yeux et rallume une petite lampe. Je conserve ma musique. La rupture serait trop nette...

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